Hans Delrue

« Toi non plus, tu n'as pas changé, me contentai-je de répéter en guise de réponse.
— Oh si ! s'esclaffa-t-il. - Tu ne penses pas que j'aurais pu conserver un tel corps à près de quarante-cinq ans !
 » (extrait de la nouvelle Ce qui nous change)

03 déc 00:36

Le fruit sans égal

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Début de l'intrigue : À la fin de la première guerre mondiale, un aventurier parcourt les terres de l'Empire Ottoman vacillant. Il est à la recherche d'un fruit légendaire dont la saveur éclipse toute autre nourriture.

Genre : fantastique


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Cette nouvelle a été publiée dans le webzine Mots & Légendes n°6 en avril 2012.


Voir aussi le billet sur le blog.

Extrait

Partout, l'on s'affairait, négociait, pesait, échangeait. La guerre, qui venait de se terminer, n'était apparemment déjà plus qu'un lointain souvenir. La population semblait avoir retrouvé toute sa joie de vivre, visiblement peu soucieuse des troubles politiques. Savaient-ils seulement que l'Empire ottoman vacillait sur ses bases ? Sans doute pas, nous étions bien loin de la capitale dans cette petite ville située au sud de l'Anatolie.

Je ne passais pas inaperçu au milieu de tous ces gens. Bien que je me fusse accoutré comme un marchand turc, tout en moi respirait l'étranger : ma peau bien trop claire, ma démarche quelque peu hésitante, le pistolet que je portais à la ceinture et dont je préférais ne pas me séparer si loin d'Istanbul.

Je repérai un marchand de fruits dont les étals me paraissaient bien fournis. Je m'avançai vers son éventaire ; les produits y étaient disposés avec un soin tout particulier : mandarines et citrons en pyramides, dattes diverses présentées en quinconce sur des soucoupes pour appâter le chaland... Lorsque le vendeur m'aperçut venir à lui, il me sourit aussitôt, espérant sans doute quelques pièces facilement gagnées.

— Je cherche un fruit, lui annonçai-je.

Je parlais le turc plutôt couramment, malgré un accent assez prononcé. Le marchand n'eut d'ailleurs aucune difficulté à me comprendre.

— Bien sûr, effendi, me répondit-il d'une voix obséquieuse en désignant son étal, le choix est vaste.

— Un fruit particulier, ajoutai-je.

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