Pour ne pas gâcher
Début de l'intrigue : Elle n'en peut plus de sa présence, de sa tyrannie à son égard. C'est décidé : elle va se débarrasser de son mari en empoisonnant son café. Mais celui-ci trouve qu'il fait bien trop chaud pour l'avaler. Le poison est-il gâché ?
Genre : polar
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Cette nouvelle est un des textes lauréats du Concours de nouvelles policières organisé par la Police de Liège en 2009.
Voir aussi le billet sur le blog.
Cette nouvelle a été éditée dans l'anthologie « Canicule » par les Éditions Luce Wilquin en septembre 2009.
ISBN : 978-2-88253-392-0 - Prix : 14 €
Extrait
Lorsque je soulevai le café entre mes mains moites, je fus emplie d'une euphorie toute particulière. Je regardai autour de moi les murs sales de la cuisine, les carrelages lézardés, le tabouret aux pieds rouillés, les rideaux délavés. Tout cela était d'une laideur épouvantable - pourtant, j'avais l'impression que tout s'illuminait d'une aura magique.
Ce n'était pas seulement l'effet des rayons du soleil qui éclaboussaient la pièce, mais je voyais tout d'un autre œil à présent. Je ressentais sans doute la même chose qu'un prisonnier le dernier jour de sa peine, juste avant sa libération.
Je sortis alors de la pièce, transportant prudemment la tasse. D'habitude mes jambes me faisaient mal, mais pas aujourd'hui. Ce devait être un signe du destin.
Il était là, assis sur sa chaise, en train de tourner son paquet de cigarettes entre les mains. Paul, mon mari. Il était vêtu d'un vieux jeans et d'un simple maillot de corps. Je déposai sans mot dire la tasse de café sur la table devant lui.
— Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il d'un ton bourru.
— Ben, tu le vois, me forçai-je à répondre mollement comme à mon habitude, c'est ton café.
