Hans Delrue

« Dans la main droite, je tenais avec fierté ma lance, encore immaculée mais si impatiente de se couvrir du sang d'un soldat ennemi. Au bras gauche, je portais l'écu blanc (...) » (extrait de la nouvelle Les règles de la bataille)

18 avr 19:23

Relation de voisinage

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Début de l'intrigue : Il est un génie de l'électronique et les ordinateurs n'ont pas de secrets pour lui. Toutefois, il n'a rien pour attirer le regard de sa jolie voisine. Jusqu'au jour où celle-ci oublie par mégarde de verrouiller la porte de son appartement...

Genre : polar


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Cette nouvelle a été publiée dans le magazine littéraire Katapulpe n°9 en avril 2010.


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Extrait

J'entends à présent le léger crissement du parquet sous ses talons aiguilles. Bientôt, elle retirera ses chaussures et s'étendra quelques minutes sur son canapé pour se reposer. Je n'ai aucun mal à imaginer la scène : les fauteuils en simili-cuir blanc, les cadres accrochés aux murs, les souvenirs kitsch disposés sur la console. Je connais chaque objet. J'en sais la position, la taille, l'aspect. J'ai toujours eu une mémoire prodigieuse.

En effet, il ne m'avait fallu qu'une seule visite pour enregistrer tous ces détails. La jeune femme avait un matin oublié de fermer sa porte à clef. Un instant de distraction, sans conséquence avait-elle cru en regagnant le soir son logis. Et pourtant. Comme je l'espionnais, j'avais remarqué sans difficulté sa négligence : la clef tournant dans la serrure manquait au rituel des bruits matinaux que je connaissais par cœur.

Lorsque j'avais pénétré chez elle, j'osais à peine respirer tant je craignais de souiller sa demeure. Puis j'avais pris peu à peu confiance, explorant les différentes pièces de son appartement, découvrant chaque parcelle de son intimité. Je m'enivrai des senteurs subtiles qui peuplaient encore l'atmosphère qu'elle venait juste de quitter. J'étudiai l'agencement des meubles, caressant d'une main fébrile les sièges où elle s'était assise, le lit où elle dormait.

Cette intrusion se révélait pour moi un véritable pèlerinage où je pouvais contempler chaque élément de sa vie, le cœur transi. C'est au cours de cette visite que je remarquai la présence d'un ordinateur sur son bureau. L'idée d'en profiter traversa aussitôt mon esprit. Après tout, ma voisine allait être absente toute la journée : j'avais largement le temps d'accomplir mon forfait.

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