Hans Delrue

« Ce que vous voyez là (...) est le seul dispositif au monde capable de lire le passé. (...) Voyez-vous, les ondes - toutes les ondes - quelle que soit leur nature, ne disparaissent jamais totalement. » (extrait de la nouvelle L'appel du futur)

20 avr 09:52

Un parfum de femme

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Début de l'intrigue : Guillaume raccompagne son vieil oncle chez lui, après un séjour à l'hôpital. Le vieillard, qui a connu de nombreuses femmes, se retrouve seul à présent. Le jeune homme découvre avec stupeur son étrange collection de parfums de femme. Qu'est-ce que cela peut bien signifier ? Il va l'appendre à ses dépens.

Genre : fantastique


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Cette nouvelle a été publiée dans le webzine Vers à Lyre n°7 en janvier 2010.


Voir aussi le billet sur le blog.

Extrait

Le jeune homme fixa son oncle étonné. Il ne se serait certes pas attendu à ce que le vieillard, devenu si acariâtre, fît encore preuve de ce genre de préciosité. La trace de ses vertes années peut-être ? Lorsque le Casanova offrait de délicates fragrances aux demoiselles qu'il cherchait à séduire ?

— Sur la seconde étagère, tu trouveras une série de fioles, poursuivit l'invalide. Prends-en deux et ramène-les-moi.

— D'accord, fit le garçon interloqué.

— Ne les ouvre surtout pas ! s'égosilla le vieillard tandis que Guillaume montait à l'étage.

Dans la petite chambre, la vitrine s'étalait sur un pan entier du mur. Posés sur les étagères, de nombreux flacons versicolores arboraient des formes diverses et variées. Certains d'entre eux se révélaient de véritables objets d'art. Ici, une fiole avec une monture en vermeille ciselée. Là, une élégante verrerie engravée d'or et de topaze. Là-bas, une flûte de cristal aux arabesques complexes comme un labyrinthe.

Guillaume fixait la collection, abasourdi. Jamais il n'aurait cru son oncle capable de dissimuler un tel trésor de raffinement. Le jeune homme se l'était imaginé macho, mais le découvrait sophistiqué. De toute manière, il le connaissait mal, admit-il.

Le garçon ouvrit une des portes vitrées et prit l'un des flacons trônant sur la seconde étagère. Son étiquette safranée portait un simple prénom comme inscription : Mélanie. Aucune autre mention : ni le nom du fabriquant, ni la composition de l'essence. Surpris, Guillaume jeta un œil sur les parfums voisins. De même, ils n'indiquaient que des prénoms féminins. Parfois, un nom de famille s'y ajoutait, mais jamais rien de plus. Que signifiait donc tout cela ? S'agissait-il de pièces uniques ?

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